mercredi 26 novembre 2008

Fausse statistique sur la violence conjugale



André Arthur reçoit Jean-Claude Boucher, président l'Après-Rupture et Jean-Pierre Gagnon, recherchiste l'Après-Rupture

Fausse statistique sur la violence conjugale – Partie 1


Fausse statistique sur la violence conjugale – Partie 2


Fausse statistique sur la violence conjugale – Partie 3


Montréal, le 25 novembre 2008. — Au printemps 1985, le ministère des Affaires sociales du Québec, devenu depuis le ministère de la Santé et des Services sociaux, publiait le document Une politique d’aide aux femmes violentées dans lequel il affirmait que 300 000 femmes étaient victimes de violence conjugale en 1985 au Québec, mais sans fournir de précision quant à la méthodologie et aux sources de données à la base de ce résultat sensationnaliste.


Depuis 1985, ce chiffre de 300 000 femmes victimes de violence conjugale au Québec a été cité des centaines de fois dans les journaux, à la radio, à la télévision, ainsi que dans toute une gamme de brochures et de dépliants distribués dans les points de services de divers ministères et organismes du gouvernement du Québec.


Au terme de plusieurs années d’investigation, L’après-rupture est en mesure de démontrer que ce chiffre de 300 000 constitue une imposture marquant l’aboutissement d’une série de fausses statistiques sur la violence conjugale publiées en 1984 et 1985.

En février 1984, le ministère des Affaires sociales, dans le Document de consultation sur une politique d’aide aux femmes violentées évaluait précisément à 258 661 femmes de 15 ans et plus le nombre de victimes de violence conjugale en 1984 au Québec. Ce chiffre a été obtenu en appliquant la proportion « d’une Canadienne sur dix battue par son mari ou conjoint de fait », avancée par MacLeod et Cadieux en 1980, à l’ensemble des 2 586 615 femmes de 15 ans et plus dénombrées lors du recensement de 1981, plutôt qu’aux 1 552 405 femmes mariées, vivant en union de fait ou étant séparées, comme cela aurait dû être le cas. En somme, le chiffre de 258 661 se trouvait à surévaluer de 67 % le résultat que l’on aurait obtenu en appliquant correctement la proportion « d’une Canadienne sur dix ».


Le ministère des Affaires sociales se trouvait à inclure dans le calcul des victimes de violence conjugale toutes les femmes de 15 ans et plus : les bonnes sœurs vivant en communauté religieuse (encore fort nombreuses en 1981), les jeunes filles encore adolescentes et les « vieilles filles » n’ayant jamais eu de conjoint, les veuves et les divorcées depuis plusieurs années et sans conjoint au cours de l’année de 1981.


En outre, il était évident que la proportion de 10 % avancée par MacLeod n’avait aucune validité statistique, comme celle-ci l’a elle-même reconnu en 1994 au congrès de l’ACFAS. À elle seule, cette proportion de 10 % surévaluait de 300 % et plus le nombre de femmes battues.


En octobre 2004, le ministère des Affaires sociales publiait un document de consultation sur la politique familiale québécoise intitulé Pour les familles québécoises, dans lequel il évaluait à 256 000 le nombre de femmes battues de façon chronique au Québec. Le procédé employé pour arriver à ce chiffre est exactement le même que celui utilisé dans le document de février 1984. On a appliqué la proportion erronée de 10 % de MacLeod et Cadieux au scénario moyen de projection estimant à 2 556,6 milliers la population des femmes de 15 ans et plus au Québec en 1981, publié par Statistique Canada en 1974. L’après-rupture est d’avis que ce second chiffre révèle la nature délibérée de la fabrication des fausses statistiques par le ministère des Affaires sociales en 1984.


Enfin, au début de 1985, le ministère des Affaires sociales sortait le chiffre massue de 300 000 femmes victimes de violence conjugale. Il semble que l’on ait décidé simplement d’arrondir à 300 000, les deux chiffres publiés en 1984. Car pour arriver à ce chiffre de 300 000, il aurait fallu appliquer la proportion de 10 % de MacLeod à toute la population féminine de 8 ans et plus vivant au Québec en 1985.


Tous les ministres qui se sont succédés à la tête du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec depuis 1985 ont refusé de reconnaître les impostures statistiques commises par ce ministère en 1984 et en 1985.


Il s’agit d’un véritable scandale beaucoup plus grave que celui des commandites. La recherche complète de l’équipe de L’après rupture qui démontre l’ampleur de la supercherie est disponible sur le lien Internet suivant:


http://lapresrupture.qc.ca/recherche.html

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