mardi 9 juin 2009

Lettre ouverte à Mario Roy

Les enfants de l’État

Vos propos scintillent dans la grisaille des commentaires qui émanent des médias de masse. Il est en effet rarissime qu’un journaliste chevronné œuvrant au sein de l’empire Gesca, gravitant en clair autour de la nébuleuse libérale, ose ainsi jeter un regard lucide, voir critique sur l’institution de la justice, ou du moins ce qui en tient lieu. Car en semblable matière, les parents bellicistes ont plus souvent qu’autrement droit à un véritable salmigondis de procédures qui s’apparente à tout sauf évidemment à la justice.


Votre collègue Réjean Tremblay utilisait récemment l’expression colorée du fumier des écuries judiciaires pour qualifier l’acharnement de la couronne envers Guy Lafleur, ce célèbre père de famille qui n’a fait qu’accomplir son élémentaire devoir de protecteur envers son fils handicapé. Le terme de fossoyeur des familles convient judicieusement à ces êtres infatués drapés en toge de magistrat qui n’ont trop souvent de compétences que leurs étroites accointances avec les mandarins de l’État et leur généreuse contribution à la caisse électorale dans les années précédant leur accession au trône, s’il faut en croire les propos tenus par Benoît Corbeil devant la commission Gomery.


La liste des idioties judiciaires relatées dans votre article n’a malheureusement rien d’exhaustif. Récemment, le juge Leonard Ricchetti de la cour supérieure de l’Ontario a autorisé une mère de famille à quitter le pays et s’en retourner vivre dans son Arabie Saoudite d’origine accompagnée de sa fille de 10 ans après l’avoir sévèrement blâmé en raison de ses commentaires dénigrants à l’égard du père de l’enfant prononcés en sa présence. En réalité, le juge Ricchetti a tranché en faveur du parent qui inflige de la violence affective à son enfant et privé la petite de tout contact avec son père dont elle est aliénée en raison du comportement irresponsable de la mère. Toujours en Ontario, dans un autre dossier dont la cour possède le secret, c’est le frère ainé de la famille qui s’est adressé au tribunal dans l’espoir de mettre un terme à une sale guerre de tranchée livrée par parents interposés et dans laquelle nous retrouvons encore et toujours la présence du syndrome de l’aliénation parentale.


Mais, de toutes les instances judiciaires où règnent en maître le désordre procédural et la corruption institutionnelle, la DPJ figure certainement parmi les plus honnies. N’importe quel parent qui a eu le malheur de transiger avec ces exécrables fonctionnaires vous confirmera que ces travailleurs sociaux œuvrent au sein d’une entreprise carrément diabolique dont la mission ne consiste certainement pas à protéger les enfants vulnérables qui leur sont confiés, mais bien davantage à en extraire un maximum d’avantages pécuniaires, allant jusqu’à les livrer aux réseaux de prostitution juvénile dès les premiers signes de la puberté.


Petite digression….


Nombreux sont les Montréalais qui ont encore en mémoire la date du lundi 19 septembre 2005 retenue par Andy Srougi pour effectuer sa spectaculaire ascension au sommet du pont Jacques-Cartier. Il était demeuré perché une bonne douzaine d’heures après avoir déployé une bannière aux couleurs de Fathers-4-Justice affichant le slogan « PAPA T’AIME ». À l’époque, j’assumais avec d’autres bénévoles impliqués dans ce mouvement dédié à la défense des droits des pères, le rôle de porte-parole auprès des médias. L’action avait pour objectif de rompre l’omerta entourant les petits secrets nauséabonds qui émanent de la cour. La couverture médiatique qui suivit confirme le succès de l’opération.


Le surlendemain, alors que les médias battaient la chamade, la DPJ me convoquait par voie de courriel SVP au tribunal de la jeunesse. Intrigué par tant d’empressement, je communique alors avec Véronique Bélanger, la travailleuse sociale auteure du courriel afin de m’enquérir de l’état d’urgence allégué. Cette dernière demeure imperméable à mes questions et refuse même de me transmettre copie de la requête que la DPJ entendait saisir en toute urgence le tribunal à 48 heures d’avis. Que voilà de bien curieuse façon d’ester en justice… Bien malin celui qui pourrait préparer une quelconque défense en pareilles circonstances.


Le vendredi 23 septembre 2005 donc, en arrivant au tribunal, je me fais remettre une copie non timbrée de la requête, copie dont l’avis de présentation était laissé en blanc. En plus de l’avocat assigné à la DPJ, le directeur avait retenu les services d’un procureur distinct sous mandat d’aide juridique pour représenter chacun des deux enfants concernés par cette histoire. Or, après avoir confirmé sous leur serment d’office n’avoir jamais en aucune occasion communiqué ni rencontré aucun d’entre eux, ces ténébreux personnages en robe noire sont venus témoigner au tribunal au nom des enfants. Comble de facétie, le seul argument invoqué par ces ronds-de-cuir pour justifier l’urgence de la situation était l’implication de leur père dans le mouvement Fathers-4-Justice ! Ce fut la toute dernière fois que ces enfants purent bénéficier de la présence de leur père dans leur vie. Il est vrai qu’un père de famille qui réclame justice représente un danger potentiel pour ces tyrans investis de tous les pouvoirs et qui n’ont jamais à répondre de leur absence d’intégrité et de jugement. La protectrice des citoyens, saisie du dossier, a mis 18 mois avant de rejeter une demande d’enquête sous le faux prétexte que la DPJ aurait agi selon les règles de l’art… Est-ce bien ainsi que la justice doit procéder dans un pays qui reconnaît la primauté du droit ?


Fin de la digression


La conclusion qui s’impose d’elle-même devant de telles parodies de justice : la justice est trop importante pour être confiée à des juges fripons redevables à leurs amis politiciens. Par contre, si de courageux journalistes osent enfin exposer à la face du monde les délits quotidiens perpétrés par cette coterie de magistrats corrompus, peut-être pourront-ils contribuer par leurs écrits à mettre un terme à de telles moqueries de justice qui précipitent tout droit notre société vers son inéluctable déclin.

Guy Lafleur, Coupable d'être un homme par Gordon Sawyer

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Est-ce que les juges méritent l'immunité accordée dans l'exercice de leur fonction?

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