dimanche 27 mars 2011

La grande noirceur



À contrecœur, nous voilà de nouveau plongé au milieu d’une campagne électorale non sollicitée, une quatrième fois sur la scène fédérale en quelque sept ans. En dépit des apparences, il faut y reconnaître les symptômes d’un grave déficit démocratique qui risque de se creuser au terme du présent exercice si nous laissons la voie libre aux conservateurs.

Le prétexte avancé pour justifier ce retour prématuré aux urnes n’a rien d’anodin : outrage au parlement, au peuple, à la démocratie ! Avant d’en arriver à buter les parlementaires hors de leur confortable siège de député, nous avons eu l’occasion de constater comment la commission d’accès à l’information ne servait en définitive qu’à nous cacher de l’information d’intérêt public. Nous avons également été témoin entre autres facéties du mensonge éhonté de la député Bev Oda sans qu’elle n’encoure de conséquence. Comble de l’ironie, le parti conservateur, jusqu’alors minoritaire, risque fort bien de se retrouver en position de force en raison précisément de l’état moribond de la démocratie sous le règne des conservateurs, enthousiastes partisans de l’obscurantisme !

Fidèle à la tradition, les électeurs du Québec devraient continuer de voter majoritairement en faveur des partis associés aux idées ringardes de la go-gauche, soient le Bloc, le NPD et les autres plantes vertes qui poussent parmi les rangs d’électeurs. Il va de soit qu’aucun de ces groupements n’offre la moindre possibilité, si tenue soit-elle, de rallier une majorité et d’investir les lieux du pouvoir. Autant dire que ces votes cantonnent les électeurs de la Belle Province dans un rôle d’observateurs passifs, de figurants de second rang au sein de la députation à la chambre des communes.

Pour leur part, les partisans libéraux traînent encore dans leur encombrante besace le douloureux souvenir de la corruption immonde érigée en système par Chrétien, Martin, Gagliano et autres semblables ordures. Leur actuel leader Ignatieff n’a jamais réussi à séduire l’électorat au point de lui faire oublier le fameux scandale des commandites encore bien présent dans la tête des citoyens d’un océan à l’autre. Sous sa gouverne, les partisans libéraux se dirigent vers un cul-de-sac politique prévisible aux yeux de tous, situation qui avantage particulièrement le seul autre parti d’envergure nationale qui devrait sans surprise sortir victorieux de la présente campagne de maraudage électoral.

En dépit de sa situation minoritaire en chambre, le gouvernement Harper est néanmoins parvenu à entraîner la nation canadienne dans une grave dérive totalitaire qui devrait s’accentuer avec l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire si la lourde tendance se maintient. Nous avons tous vu ce gouvernement borné obéir docilement aux appels du genou de l’encombrant voisin du sud. Sous le règne des conservateurs, le gouvernement Canadien a tout bonnement abandonné le traditionnel rôle de casque bleu, de force de maintien de la paix, pour ne devenir qu’une simple extension de l’armée impérialiste américaine. N’oublions pas que notre armée est actuellement mobilisée dans pas moins de 2 guerres illégitimes au profit du complexe militaro-industriel américain, Bechtel & Halliburton en tête de liste et des banquiers escrocs de Wall St. En outre, lors du tristement célèbre sommet du G-20 à Toronto l’an dernier, nous avons eu l’occasion de constater de quelle manière cavalière les forces de l’ordre pouvaient désormais fouler du pied sans la moindre gène les principes fondamentaux sur lesquels étaient érigés, du moins avions-nous la naïveté de le croire, les fondements de notre société. Sous la gouverne des conservateurs, les dépenses militaires ont explosé, les prisons multipliés et les questions fondamentales concernant la proximité entre le crime organisé et les entrepreneurs de la construction impliqués dans le rénovation du parlement demeurer sans réponse.

En clair, ce rapide survol des années sombres sous la gouverne des conservateurs devrait suffire à convaincre même les plus sceptiques de voter stratégiquement afin de barrer la route à ces fossoyeurs de nos institutions, coupable d’outrage au parlement faut-il encore le souligner…

Aucun commentaire:

Est-ce que les juges méritent l'immunité accordée dans l'exercice de leur fonction?

La vérité, toute la vérité sur les attentats du 11 septembre 2001