Monsieur le ministre,
La présente se veut une réaction à
la série d’articles publiés récemment au sujet de la surpopulation carcérale et
de la problématique plus spécifique relative à l’établissement de Bordeaux. Malgré
le fait de n’avoir jamais été impliqué, ni de près, ni de loin, dans les
activités criminelles, il m’est arrivé bien involontairement de séjourner en
prison en raison très précisément de la mise en œuvre de la ‘politique
d’intervention en matière de violence conjugale’ adoptée à la sauvette dans
le milieu des années ’80 sur la base d’un grossier
mensonge.
Lors de ces séjours, j’ai profité
de l’occasion pour sonder le terrain, par simple curiosité, afin de m’enquérir
des raisons qui avaient précipité ces copains d’infortune dans l’enfer
carcéral. Or, à ma plus grande stupéfaction, j’ai rapidement été confronté au
fait incroyable qu’environ la moitié des détenus avait été précipité dans cet univers
de réclusion suite à des trivialités familiales, et plus spécifiquement en
raison de l’application sans le moindre discernement de cette fameuse ‘politique’
ci-haut mentionnée. Il importe ici de préciser que cette ‘politique’ n’est pas
une loi et que ses recommandations contreviennent en de nombreux points aux
dispositions du code criminel canadien applicables en matière criminelle. Il
importe également de savoir que cette ‘politique’ fut adoptée sans le moindre
débat afin de contrer un fléau inexistant.
Depuis le début des années ’80 en
effet, des pseudo-sociologues avaient répandu sur la place publique la rumeur à
l’effet que pas moins de 300 000 femmes seraient victimes de violence
conjugale chaque année au Québec. Cet élément, tout droit issu de l’imagination
fertile de ces activistes, fut par la suite repris en boucle et distribué dans
tous les palais de justice de la province sous la forme de pamphlets. Or, une simple
demande d’accès à l’information
nous a permis d’exposer l’imposture sans toutefois que cette ‘politique’ ne
soit répudiée.
Particulièrement à la lumière des
informations véhiculées récemment au sujet des problèmes de surpopulation
carcérale, il serait urgent que les policiers reprennent contact avec la
réalité. En particulier, il vous incombe à titre de ministre responsable de la
sécurité publique d’exiger davantage de rigueur et de professionnalisme de la
part des policiers appelés à intervenir suite à un appel de violence domestique
logé par une conjointe en mal de contrôle. En éliminant du système carcéral les
détenus faussement accusés sur la base de ouï-dire qui ne sont jamais l'objet d'enquête, le problème actuel auquel
est confronté le ministère dont vous avez la charge ne deviendra rapidement qu’un
lointain souvenir. Et le système de justice, qui présentement souffre d’un
sérieux problème d’image et de crédibilité, retrouvera du même coup un peu ses
lettres de noblesse.
Veuillez agréer, M. le ministre,
l’expression de mes sentiments distingués
Hermil LeBel
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